Paris-Versailles, au cœur de la Grande Classique de la course à pied, avec sa mythique Côte des Gardes à 7 % de moyenne
Quand Paris, Ville Lumière, fait bon ménage avec Versailles, son château et ses jardins, cela donne 16,2 km d’une course sélective mais très agréable et organisée de main de maîtres. Un incontournable pour un short-trip running.
- Publié le 25-09-2023 à 21h09
- Mis à jour le 26-09-2023 à 10h59
Dans le milieu du running, lorsque l’on évoque Paris, on pense généralement au marathon, voire au semi ou encore aux 20 km de Paris. Mais ce serait oublier un autre événement peut-être moins connu, mais certainement pas moins illustre : Paris-Versailles.
L’épreuve, appelée aussi la Grande Classique, n’en est pas moins une organisation historique puisqu’elle en était, ce week-end, à sa 44e édition, réunissant, depuis de très nombreuses années, que 25000 participants. Une épreuve qui est mise sur pied, comme le souligne l’organisation, l’Association Paris-Versailles, sans subvention publique depuis plus de 20 ans.
25000 partants chaque année
Pour ce rendez-vous, 1800 bénévoles sont mobilisés et, autant l’écrire de suite, la machine est parfaitement rodée ! Et puis, il faut le souligner, Paris-Versailles, c’est aussi un soutien à des associations caritatives, la fourniture du reliquat des ravitaillements, la collaboration étroite avec la SNCF et l’Office National des Forêts, une communication 100 % digitale, un village-animation sobre mais convivial.
Ce dimanche, nous avons donc pris part à l’organisation, pour vous plonger au cœur de l’épreuve. À Paris-Versailles, pour les fans de souvenirs, on en a terminé avec les tee-shirts offerts, soucieux de son impact environnemental. Mais la médaille finisher, elle, vous attend à l’arrivée.
Paris-Versailles, c’est une épreuve en ligne qui prend son envol au pied de la Tour Eiffel pour rejoindre le prestigieux Château de Versailles, ou presque. 16 kilomètres qui ne sont cependant pas un long fleuve tranquille. Pour s’en rendre compte, il suffit de jeter un œil sur le profil de l’épreuve. Pour s’imaginer la difficulté, son dénivelé positif total est comparable à celui de… la Tour Eiffel, dessinée en début de graphique ! Et si un nom doit rester gravé dans vos mémoires, et surtout dans vos mollets, c’est la… mythique Côte des Gardes. Deux kilomètres à 7 % de moyenne avec des passages bien plus raides.
Un départ par vagues de 300 coureurs
L’idéal pour prendre part à l’événement est de loger à Versailles. Le RER vous emmène alors pour une somme très démocratique jusqu’au Pont de l’Alma. Conseil : prenez votre ticket la veille, vous éviterez des interminables files. Une fois sur place, vous vous retrouvez au début d’un long couloir qui vous amène au départ avec de nombreux wc et une longue file de camionnettes où vous pouvez laisser vos effets. Vous pouvez leur faire confiance, ils gèrent !
Viens l’attente du départ. Sur place vers 9h40 pour un départ des premiers à 10h00, il convient de se montrer patient pour attendre votre vague. L’organisation laisse partir 300 coureurs toutes les 30 secondes. Nous avons dû attendre… 10h40 pour nous élancer. L’occasion de scruter autour de soi. Et c’est là que nous faisons parfois de drôle de découverte. À nos côtés, un anglophone occupé à lire une revue sur… du matériel militaire : pièces d’artilleries, missiles… Nous l’avons perdu de vue juste avant le départ, et on ignore s’il a poursuivi sa route en terminant son magasine.
De l’autre côté, au dos d’un t-shirt, une phrase : “Puisez votre énergie dans le seigneur et dans la vigueur de sa force.” Ainsi soit-il. Nous décidons dès lors de regarder devant nous, le message est plus détendu : “Coureur du dimanche”.
Le speaker, lui, continue inlassablement ses décomptes : 10, 9, 8…. Et ce toutes les trente secondes. Là aussi, c’est une performance. Les bénévoles sont souriants, ils encouragent, c’est enfin parti pour 16 km en débutant le long de la Seine. Chaque kilomètre, une petite phrase accompagne le panneau indicateur de distance. À chaque fois, le message est pertinent et… léger.
De la fluidité malgré la masse
On n’oublie pas de s’hydrater, des panneaux vous le rappellent également pour les quatre ravitaillements proposés. De l’eau, rien que de l’eau, mais il n’en faut pas plus sur cette distance. Les cinq premiers kilomètres sont avalés à toute vitesse. Le profil légèrement descendant facilite les choses et ce ne sont pas les deux tunnels qui font mal, surtout à ce moment de la course.
25000 participants, ça fait du monde, même malgré les vagues, mais les voiries sont bien larges et cela reste malgré tout fluide. Et puis, des groupes musicaux mettent le rythme, parfois tous les 500 mètres ! Ils sont 15 au total, puisque l’organisateur, pour respecter les animaux dans la forêt, n’en a pas prévu dans le bois.
La Côte des Gardes : deux kilomètres à 7 % de moyenne
Après le premier ravitaillement, elle est là, juste après un virage plus serré que les autres : la Côte des Gardes. On en a entendu parler, certains la redoutent, d’autres disent qu’on en fait tout un plat. Cela calme avec la première rampe mais… dès le virage suivant, la route s’élève davantage. Certains marchent, d’autres ralentissent fortement l’allure. Et puis il y a ceux qui ne se posent pas de questions. Chacun fait comme il peut, mais une chose est certaine, elle est bien longue cette montée.
Pour se donner la force d’atteindre le sommet, comme au Tour de France, le public est là, massé en nombre, avec de nombreux calicots, des klaxons, des applaudissements.
Voilà le sommet, et l’entrée dans le bois de Meudon, une forêt domaniale soutenue par l’organisateur par une série d’actions de sensibilisation, un poumon vert qui accueille 2,2 millions de promeneurs chaque année !
Voilà que nous voyons le petit Chaperon rouge nous dépasser ! Hallucination en raison de l’effort soutenu dans la montée ? Pas du tout ! Paris – Versailles, c’est aussi une (petite) partie de participants qui courent avec un déguisement.
Voilà enfin la descente dans le bois. Que l’on pense car après 400 mètres à un rythme qui nous fait croire que la forme est revenue, virage à droite pour ce que nous qualifierons de tape-cul, où les mollets et les cuisses se rappellent à votre bon souvenir. Cette petite côte précède un passage plat, sur un chemin dans la forêt, non asphalté mais en relativement bon état.
Ville et campagne font bon ménage
Voilà enfin la méritée belle descente qui nous permet de quitter Meudon. La vigilance est de mise, car la pente est raide à certains endroits. C’est aussi un slalom entre les participants dont les vitesses sont très variées. Vient alors la Côte du cimetière. Bien moins longue, elle pique car elle est bien raide. Mais une fois le sommet, un ravitaillement et cela repart avec Versailles qui se rapproche à grands pas grâce à ce bon faux plat descendant qui donne du (bon) tempo.
Il reste 1,6 kilomètre, les photographes sont en place, l’allure générale du peloton augmente mais qu’est-ce qu’elle est interminable cette avenue !
À peine la ligne franchie, le gsm vibre : un sms avec votre chrono. Un petit sac ravitaillement vous attend, une grande bouteille d’eau également, avant la médaille. Original, juste après la médaille, outre les animations, des panneaux reprenant des grandes villes européennes. L’occasion d’un petit selfie souvenir.
Après avoir couru le marathon, le semi et les 20 km dans la capitale française, ne pas tester Paris-Versailles, c’est se priver d’une épreuve dans la Ville Lumière où ville et campagne font plus que bon ménage, avec une organisation qui n’a rien à envier aux autres.